Richard Stallman et la révolution du logiciel libre - Une biographie autorisée
Chapitre
11
Richard Stallman et l’open source
2009-12-17 / 2010-01-18


Notes de Richard Stallman sur ce chapitre

Dans ce chapitre (uniquement), j’ai effacé plusieurs citations concernant l’open source, qui ne concernaient pas directement mon œuvre ou ma vie.
En novembre 1995, Peter Salus, membre de la FSF et auteur d’un ouvrage intitulé A Quarter Century of Unix (1994)1, lança un appel à contribution aux membres de la liste de discussion system-discuss du projet GNU. Salus voulait ainsi avertir ses collègues de la tenue de la conférence sur le « logiciel librement redistribuable » à Cambridge (Massachusetts) qu’il devait présider. Prévue pour février 1996 et sponsorisée par la FSF, la manifestation s’annonçait comme la première dédiée entièrement au logiciel libre. Dans un esprit d’unité avec tous les développeurs de logiciels libres, elle était ouverte aux interventions sur « tout aspect de GNU, Linux, NetBSD, 386BSD, FreeBSD, Perl, Tcl/tk, et autres outils dont le code est accessible et redistribuable ».
Tel fut l’appel de Salus : « Depuis les quinze dernières années, les logiciels gratuits et bon marché sont devenus omniprésents. Cette conférence réunira des développeurs de logiciels librement redistribuables, ainsi que leurs éditeurs (tous supports de distribution confondus). Elle proposera des tutoriels, des débats, ainsi que des conférences plénières de Linus Torvalds et Richard Stallman. »2
Parmi les destinataires du message, on comptait Eric S. Raymond, membre du comité organisateur. Bien que, contrairement aux autres membres, il ne soit pas le dirigeant d’un projet ou d’une entreprise, il s’était acquis une bonne réputation dans la communauté des hackers grâce à plusieurs projets de logiciels et à l’édition du New Hacker’s Dictionary – une version revue et largement augmentée du Hacker’s Dictionary publié dix ans plus tôt par Guy Steele.3
Pour Raymond, la conférence de 1996 était une occasion. S’il n’était pas un défenseur inconditionnel des idées du mouvement pour le logiciel libre, il avait contribué à plusieurs programmes GNU, en particulier GNU Emacs. Il avait mis fin à ses contributions en 1992, après avoir exigé l’autorisation d’apporter des modifications à la version officielle de GNU Emacs et ceci sans en discuter préalablement avec Stallman, alors responsable du logiciel. Stallman refusa ces exigences, et Raymond l’accusa de micro-management, c’est-à-dire de vouloir tout contrôler dans les moindres détails. « Richard avait fait un scandale sur le fait que j’aie procédé à des modifications non autorisées alors que je nettoyais les bibliothèques Lisp d’Emacs, se souvient Raymond. Ça m’a tellement mis en colère que j’ai décidé de ne plus travailler avec lui. »
Malgré cette brouille, Raymond resta actif dans la communauté du logiciel libre. À tel point que lorsque Salus proposa d’associer pour la conférence Stallman et Torvalds en tant qu’orateurs principaux, il appuya l’idée avec enthousiasme. L’unité symbolique de l’association entre Stallman, représentant le contingent des vieux sages ITS/Unix, et Torvalds, figure de proue des jeunes et énergiques partisans de Linux, ne pouvait se révéler que bénéfique, surtout pour les jeunes hackers ambitieux (c’est-à-dire âgés de moins de quarante ans), à l’image de Raymond. « J’avais pour ainsi dire un pied dans chaque camp », commente-t-il.
Lorsqu’arriva le moment de la conférence, la tension entre les deux groupes était devenue palpable. Un point commun les réunissait pourtant : la conférence leur offrait l’occasion de voir pour la première fois le jeune prodige finlandais en chair et en os. Étonnamment, Torvalds se révéla un orateur charmant et affable. Avec seulement un léger accent suédois4, il surprit son public par sa vivacité d’esprit et sa modestie. Encore plus surprenant, rapporte Raymond, Torvalds se montrait tout aussi décidé à tirer à boulets rouges sur d’autres éminents hackers, y compris le plus auguste d’entre eux, Richard Stallman. À la fin de la conférence, le style « hacker indolent » du jeune homme allait remporter les suffrages des conférenciers, tous âges confondus.
« C’était un moment clef, se rappelle Raymond. Avant 1996, Richard était le seul prétendant crédible pour être le leader idéologique de la culture toute entière. Personne ne le désapprouvait en public. Ce fut Torvalds qui brisa ce tabou. »
La rupture fut définitivement consommée à la fin de la conférence. Lors d’une discussion relative à la domination croissante du marché par Microsoft Windows ou un sujet du même accabit, Torvalds admit être un amateur du programme de présentation PowerPoint. Du point de vue de la vieille garde et de ses puristes, c’était comme se vanter d’avoir des esclaves au beau milieu d’une conférence abolitionniste. Du point de vue de Torvalds et de ses supporters, dont le nombre allait grandissant, ce n’était que du bon sens. Pourquoi fuir les bons logiciels, même non libres, par pure idéologie ? Être un hacker ne signifiait pas faire vœu d’abnégation, mais produire des résultats. Or ces résultats, selon eux, ne pouvaient être appréciés que dans la pratique.
Il faut bien dire que cette idéologie n’était pas la leur. N’accordant pas de valeur à la liberté, ils voyaient les sacrifices qu’elle exigeait non comme un moyen d’obtenir une chose importante, mais comme un déni de soi. « C’était une déclaration sacrément choquante, se souvient Raymond. Mais encore une fois, Torvalds pouvait se le permettre, parce qu’en 1995-96, son influence n’avait cessé de croître. »
Stallman, de son côté, ne se remémore aucune tension lors de cette conférence en 1996. Probablement n’avait-il pas assisté à la fameuse sortie de Torvalds. En revanche, il se souvient avoir été par la suite piqué au vif par l’effronterie tant acclamée du Finlandais. « Dans la documentation de Linux, on trouvait un passage qui incitait les gens à imprimer les standards de codage GNU pour ensuite les déchirer, cite par exemple Stallman. Si on y regarde de plus près, la partie avec laquelle il n’était pas d’accord était en fait la moins importante : la recommandation sur la manière d’indenter le code C. »
Et d’ajouter : « Qu’il ne soit pas d’accord avec certaines de nos conventions, ce n’est pas un problème… mais il a choisi une manière étonnamment méchante pour le faire savoir. Il aurait pu dire simplement : ‘Voilà comment je pense qu’il faut mettre en forme le code’. Parfait. Je ne vois pas pourquoi il devrait y avoir matière à hostilité ici. »






Pour Raymond, l’accueil chaleureux réservé aux propos de Torvalds par les autres hackers ne fit que confirmer ses soupçons. La séparation entre les développeurs de Linux et ceux de GNU était essentiellement générationelle. Un grand nombre de programmeurs Linux, comme Torvalds, avaient grandi dans un monde dominé par le logiciel privateur. Ils avaient commencé à contribuer au logiciel libre sans percevoir le caractère illégitime des logiciels non libres.
Ainsi, pour la plupart d’entre eux, seule la commodité d’utilisation comptait. À moins qu’un logiciel ne soit techniquement inférieur, ils ne voyaient pas pourquoi le refuser pour de simples raisons de licence. Un jour, les hackers finiraient par mettre au point une alternative libre à Powerpoint. Mais en attendant, pourquoi critiquer Microsoft ou PowerPoint, et pourquoi ne pas utiliser ce logiciel ?
C’était un bon exemple du clivage de plus en plus marqué dans la communauté du logiciel libre, entre ceux qui accordaient de l’importance à la liberté en soi, et ceux qui ne prenaient en compte que la fiabilité et la puissance des logiciels. Stallman désignait ces deux camps comme deux partis politiques au sein d’une même communauté. Il nomma le premier le « parti pour la liberté ». Et comme le second camp ne daignait pas se donner un nom, il l’appela ironiquement « le parti des opportunistes » ou « le parti pour le succès ». Nombre des partisans de ce dernier considéraient en effet que l’objectif premier était d’attirer toujours « plus d’utilisateurs ».






Lors de la décennie suivant le lancement du projet GNU, Stallman s’était construit une réputation redoutable en tant que programmeur. À cela s’ajoutait une réputation d’intransigeance en termes de conception de logiciel et de gestion humaine. Tout cela était partiellement mérité, mais donnait aussi une bonne excuse pour accabler Stallman dès lors qu’il n’agissait pas comme on l’aurait voulu. Sans compter que cette réputation était exagérée par des suppositions infondées.
Peu avant la conférence de 1996, la FSF dut faire face à des démissions d’équipes généralisées. Brian Youmans, un employé engagé par Salus suite à ces départs, se souvient de la scène : « Il arriva un moment où Peter [Salus] était le seul employé restant à travailler dans les locaux. »
En réalité, l’équipe précédente était mécontente de la directrice générale. Comme l’explique Bryt Bradley à ses amis en décembre 1995 : « [Anonyme], directrice générale de la FSF, a décidé de revenir de son congé médical de complaisance la semaine dernière. Nous, employés du bureau (Gena Bean, Mike Drain et moi-même), avons décidé que nous ne pouvions plus travailler avec elle comme supérieure hiérarchique, étant donné les nombreuses erreurs qu’elle a commises dans ses tâches professionnelles avant son départ en congé. De plus, à de nombreuses reprises, certains ont subi des menaces de licenciement abusif, sans compter les nombreux exemples de ce qui a été ressenti comme des violences verbales envers tous les membres du bureau. Nous avons demandé (plusieurs fois) à ce qu’elle ne soit plus notre supérieure, tout en déclarant que nous étions prêts à continuer à collaborer avec elle sur un pied d’égalité. Nos demandes ayant été ignorées, nous présentons notre démission. »
La directrice générale en question imposa alors un ultimatum à Stallman : soit il lui donnait une autonomie totale au bureau, soit il acceptait sa démission. En tant que président de la FSF, il refusa de lui donner un contrôle exclusif sur les activités de la fondation. Elle démissionna et Stallman recruta Peter Salus pour la remplacer.
Lorsque Raymond, pourtant étranger à ces histoires, apprit que ces personnes quittaient la FSF, il présuma que Stallman en était responsable. Cela semblait confirmer sa théorie que c’était la personnalité de Stallman qui était la cause du moindre problème survenant dans le projet GNU.Raymond avait encore une autre théorie : les récents retards comme celui de Hurd et le schisme Lucid-Emacs reflétaient des problèmes de gestion de projet, plus que de développement de code.






Peu après la conférence sur « le logiciel librement redistribuable », Raymond se mit à travailler sur son propre projet de logiciel, un utilitaire de récupération de courriers électroniques appelé Fetchmail. S’inspirant de Torvalds, Raymond publia son programme avec la promesse de mettre à jour le code source aussi vite et souvent que possible. Quand les utilisateurs commencèrent à envoyer des rapports d’erreurs et des suggestions de nouvelles fonctionnalités, Raymond, qui s’était attendu à se retrouver devant une pagaille monstrueuse, trouva que le logiciel était tout compte fait étonnamment robuste.
Analysant le succès de l’approche initiée par Torvalds, il en tira une rapide conclusion : en utilisant l’Internet comme sa « boîte de Petri »5 et la surveillance sans complaisance de la communauté hacker comme moyen de sélection naturelle, l’étudiant finlandais avait créé un modèle évolutionniste débarrassé de toute planification centrale.
Raymond s’aperçut que cette méthode permettait en outre de contourner la loi de Brooks. Énoncée pour la première fois par Fred P. Brooks, responsable du projet OS/360 chez IBM et auteur du livre The Mythical Man-Month en 1975, cette loi postulait que l’ajout de développeurs à un projet ne faisait qu’entraîner des retards supplémentaires. Croyant comme la plupart de ses confrères programmeurs que le logiciel, à l’instar de la soupe, a tout avantage à être préparé par un nombre limité de cuisiniers, Raymond sentit que quelque chose de révolutionnaire était à l’œuvre. En invitant toujours plus de cuisiniers à la cuisine, Torvalds avait effectivement réussi à rendre le logiciel « meilleur »6.
Raymond coucha ses observations sur le papier et les mit en forme dans un discours, qu’il lut rapidement devant un groupe d’amis et de voisins, dans le comté de Chester, en Pennsylvanie. Intitulé La cathédrale et le bazar, le texte établissait un contraste entre le management de type « bazar » initié par Torvalds, et celui de style « cathédrale », utilisé habituellement. D’après Raymond, les réactions furent enthousiastes, et elles le furent encore plus au printemps suivant, lors du Linux Kongress de 1997 qui réunissait des utilisateurs GNU/Linux allemands.
« Au Kongress, ils se levèrent pour me faire une ovation à la fin du discours, se rappelle Raymond. J’y ai vu un symbole, pour deux raisons. D’une part, cela traduisait leur enthousiasme sur le fond du discours, d’autre part, cet enthousiasme était manifeste en dépit du fait que le discours ait été prononcé dans une langue étrangère. »
Raymond finit par convertir ce discours en article, intitulé lui-aussi La cathédrale et le bazar. Le texte tirait son nom de l’analogie centrale de Raymond. Auparavant, les programmes étaient des « cathédrales », monuments impressionnants dont la construction était planifiée de façon centralisée, et conçus pour résister aux assauts du temps. À l’opposé, Linux ressemblait davantage à « un grand bazar bruyant », un projet logiciel développé grâce aux dynamiques floues et décentralisées de l’Internet.
L’article de Raymond associait le style « cathédrale » – que lui, Stallman et bien d’autres avaient utilisé – tout spécialement au projet GNU et à Stallman, faisant ainsi glisser l’opposition entre deux modèles à une opposition entre deux personnes.
Là où Stallman incarnait le modèle classique du bâtisseur de cathédrale, c’est-à-dire un programmeur « maître » qui pouvait disparaître pendant dix-huit mois et revenir avec un programme comme le compilateur C GNU, Torvalds était plutôt un aimable organisateur de soirées. En laissant les autres diriger la discussion sur la conception de Linux, n’intervenant que lorsque le débat requérait un arbitre, il avait créé un mode de développement reflétant parfaitement sa personnalité décontractée. Pour lui, la tâche d’encadrement la plus importante ne consistait pas à imposer un contrôle, mais à veiller à maintenir un flux continu d’idées.
Raymond résume ainsi : « Je pense que le coup de maître de Linus n’a pas été le noyau Linux en lui-même, mais plutôt l’invention du modèle de développement associé. »7
Or, si la description des deux styles de développement était pénétrante, associer le mode « cathédrale » à Stallman en particulier (plutôt qu’à n’importe qui d’autre l’ayant utilisé, ce qui inclut Raymond lui-même) était pure calomnie. En effet, bien avant que Raymond ne s’y intéresse, les développeurs de plusieurs paquetages GNU, y compris GNU Hurd, avaient découvert et adopté les méthodes de Torvalds, sans toutefois les analyser en profondeur, ni s’en faire publiquement le champion à l’instar de Raymond dans son article.
Dire qu’à cause de ce texte diffamant, des milliers de hackers ont sans doute nourri des sentiments négatifs envers le projet GNU…






En rapportant les secrets du succès de la gestion de projet à la Torvalds, Raymond attira l’attention des membres de la communauté du logiciel libre pour qui la liberté n’était pas une priorité. Ceux-là cherchaient plutôt à susciter l’intérêt des entreprises pour l’usage et le développement de logiciels libres. Ainsi décidèrent-ils de traduire les enjeux de ces logiciels en termes relevant de la logique commerciale : puissants, fiables, bon marché, avancés.
Raymond devint le principal porte-parole de ces idées, qui parvinrent à l’oreille des dirigeants de Netscape, dont le navigateur – non libre – perdait des parts de marché face à celui – non libre – de Microsoft, Internet Explorer. Intrigués par un discours de Raymond, des cadres de Netscape rapportèrent le message à leur maison mère. Quelques mois plus tard, en janvier 1998, l’entreprise annonça ses intentions de rendre public le code source de son navigateur web vedette, Navigator, dans l’espoir de profiter de la contribution des hackers dans les développements futurs.
Quand le PDG de Netscape, Jim Barksdale, cita le traité de Raymond La cathédrale et le bazar comme principale source d’influence de la décision de l’entreprise, il éleva immédiatement Raymond au rang de célébrité parmi les hackers. Il organisa une réunion entre Larry Augustin, fondateur de VA Research, qui commercialisait des postes de travail équipés de GNU/Linux, Tim O’Reilly de la maison d’édition O’Reilly & Associates, et Christine Peterson, présidente de l’Institut Foresight, une think tank de la Silicon Valley chargée de la réflexion sur les nanotechnologies.
« L’ordre du jour de la réunion était focalisé sur un point : comment utiliser la décision de Netscape pour donner envie à d’autres entreprises de l’imiter ? »
Raymond ne se souvient pas de toute la discussion, mais il se rappelle de la première plainte formulée. En effet, malgré les efforts de Stallman et des autres hackers pour rappeler aux gens que free dans free software signifiait liberté et non gratuité, le message ne passait toujours pas. La plupart des hommes d’affaires, après avoir entendu le terme pour la première fois, y voyaient un synonyme de « coût zéro », écartant rapidement toute autre interprétation. En attendant que les hackers trouvent un moyen de dissiper ce malentendu, le mouvement pour le logiciel libre était face à une difficulté, même après l’initiative de Netscape.






Christine Peterson, dont l’organisation avait pris une part active dans la promotion du logiciel libre, proposa une alternative : open source.
Rétrospectivement, elle dit avoir pensé à cette expression alors qu’elle évoquait la décision de Netscape, au cours d’une discussion avec un ami travaillant dans les relations publiques de l’industrie du logiciel. À défaut de se rappeler l’origine de ce terme, peut-être emprunté à un domaine tout autre, elle se souvient très bien que son ami n’avait pas aimé cette proposition.8
Durant la réunion, raconte Peterson, la réaction avait été totalement différente : « J’hésitais à suggérer ce terme. Je n’avais pas vraiment de poids au sein du groupe, alors j’ai commencé à l’utiliser l’air de rien, sans souligner que c’était une nouvelle expression ». À sa grande surprise, celle-ci reçut bon accueil et à la fin de l’entrevue, la plupart des gens présents, y compris Raymond, semblaient l’apprécier.
Ce dernier affirme n’avoir pas utilisé publiquement l’expression open source pour « logiciel libre » avant la fête inaugurale de Mozilla, à l’occasion de laquelle Tim O’Reilly avait organisé une rencontre autour du logiciel libre. En lui donnant le nom de « Sommet du Freeware », l’organisateur voulait attirer l’attention des médias et du public sur les autres projets méritants qui avaient incité Netscape à publier Mozilla. « Tous ces gars avaient tant de choses en commun, que j’étais surpris qu’ils ne se connûssent pas déjà les uns les autres, raconte O’Reilly. Je voulais aussi montrer au monde quel impact avait déjà eu la culture du logiciel libre. En effet, les gens passaient à côté d’une grande partie de cette tradition. »
Pourtant, en mettant au point la liste des invités, O’Reilly prit une décision qui allait avoir des conséquences politiques à long terme. Il décida de restreindre la liste aux développeurs de la côte ouest comme Larry Wall, créateur de Perl, Eric Allman, créateur de Sendmail, et Paul Vixie, créateur de Bind. Il y avait certes des exceptions : Raymond, résident en Pennsylvanie, était déjà sur place du fait du lancement de Mozilla et fut vite invité, de même que Guido van Rossum, de Virginie, créateur de Python. « Frank Willison, mon éditeur en chef et expert de Python dans l’entreprise, l’invita sans même me demander, se souvient O’Reilly. J’étais ravi de l’avoir là, mais au début, ce ne devait être qu’un simple rassemblement local. »
Pour certains, le refus d’inclure le nom de Stallman sur la liste relevait du plus grand mépris. « J’ai décidé de ne pas y aller à cause de ça », se souvient Perens. Raymond, qui lui était présent, dit avoir plaidé la cause de Stallman, sans résultat. La rumeur prit de l’ampleur, O’Reilly, hôte de l’événement, s’étant publiquement disputé avec son confrère au sujet du copyright des manuels d’utilisation des logiciels. Selon Stallman, les manuels des logiciels libres devaient pouvoir être librement copiés et modifiés, ce à quoi O’Reilly rétorquait qu’un marché à valeur ajoutée pour les livres permettait d’accroître l’utilité du logiciel libre, le rendant accessible à un public plus vaste.
De plus, tous deux s’étaient opposé à propos du titre de l’évènement, Stallman insistant pour Free Software au lieu de Freeware puisque ce dernier terme est utilisé le plus souvent pour désigner des programmes disponibles gratuitement, mais dont le code source n’est pas publié.
A posteriori, O’Reilly ne considère pas comme une preuve de mépris sa décision de ne pas compter Stallman parmi les invités : « Je n’avais encore jamais rencontré Richard en personne mais, dans nos échanges de courriels, il s’était montré inflexible et peu enclin au dialogue. Comme je voulais m’assurer que la tradition GNU soit représentée lors du meeting, j’ai donc invité John Gilmore et Michael Tiemann, que je connaissais personnellement. Je savais qu’ils étaient très attachés aux valeurs de la GPL, tout en se montrant davantage prêts à un échange franc sur les forces et faiblesses des divers projets et traditions du logiciel libre. Sachant tout le brouhaha qui s’ensuivrait, je regrette effectivement de ne pas avoir invité Richard ; et je ne souhaite pas que mon manque de l’époque soit interprété comme un manque de respect envers le projet GNU ni envers Richard en personne. »
Au-delà de cette question, O’Reilly et Raymond s’accordent sur le fait que l’expression open source remporta l’adhésion d’un nombre tout juste suffisant de participants au congrès pour être qualifiée de succès. Les présents partagèrent leurs idées et expériences, et discutèrent des moyens d’améliorer l’image du logiciel libre. L’une des préoccupations majeures consistait à trouver comment en souligner les succès, tout spécialement dans le domaine de l’infrastructure Internet, plutôt que de jouer la carte de l’opposition entre GNU/Linux et Microsoft Windows. Mais comme ce fut le cas au cours de la réunion chez VA Research, la discussion dériva bientôt sur les problèmes associés à l’expression « free software ».
O’Reilly se souvient d’un commentaire de la part de Torvalds, présent au meeting : « Linus venait tout juste d’emménager dans la Silicon Valley et il expliqua comment il n’avait appris que peu de temps auparavant que le mot free’ avait deux sens en anglais : libre et gratuit. »
Michael Tiemann, fondateur de Cygnus, proposa une alternative à l’expression problématique « logiciel libre » : sourceware. « Personne ne fut vraiment emballé, se souvient O’Reilly. C’est alors qu’Eric a lancé le terme open source. »
Bien que l’expression fût attrayante, l’idée d’un changement de la terminologie officielle était loin de faire l’unanimité. À la fin de la journée de conférence, les trois expressions furent soumises au vote – free software, open source et sourceware. Selon O’Reilly, neuf des quinze présents votèrent pour open source. Mais malgré les quelques réserves émises par certains, tous s’accordèrent pour l’employer dans leurs futures déclarations à la presse. « Nous voulions repartir avec un message de solidarité », explique O’Reilly.
L’expression ne mit pas longtemps à intégrer le lexique national. Peu après le sommet, O’Reilly rassembla certains de ses membres à une conférence de presse organisée pour les journalistes du New York Times, du Wall Street Journal et d’autres journaux d’envergure. Dans les quelques mois qui suivirent, le portrait de Torvalds fit la couverture du magazine Forbes, tandis que ceux de Stallman, de Larry Wall et de Brian Behlendorf, chef de l’équipe d’Apache, figuraient en pages intérieures. L’open source s’ouvrait au monde des affaires.
Pour les personnes présentes au sommet, tel Tiemann, le message de solidarité était l’élément le plus important. Bien que son entreprise ait connu un succès non négligeable dans la vente d’outils et de services liés aux logiciels libres, il n’ignorait pas la difficulté que les programmeurs et les entrepreneurs rencontraient.
« Il ne fait aucun doute que l’utilisation du terme ‘free’ était problématique dans nombre de situations, dit-il. L’open source s’est positionné comme une solution utile et ouverte aux entreprises, tandis que le logiciel libre se positionnait comme étant moralement juste. Pour le meilleur ou pour le pire, nous avons décidé qu’il était plus avantageux de nous aligner sur le mouvement de l’open source. »






Après cette rencontre, Raymond appela Stallman pour lui parler de l’expression open source et lui demander s’il l’utiliserait. Ce dernier sembla songer un moment à l’adopter, mais finit par la rejeter, d’après son interlocuteur. « Je le sais, car j’avais des conversations directes avec lui à ce propos », précise Raymond.
La réponse immédiate de Stallman fut : « Je vais devoir y réfléchir ». Le jour suivant, il en était arrivé à la conclusion que les valeurs défendues par Raymond et O’Reilly finiraient certainement par dominer le discours de l’open source dans l’avenir, et que pour continuer à faire exister les idées du mouvement pour le logiciel libre dans le débat public, il valait mieux en rester à l’expression traditionnelle.
C’est plus tard au cours de l’année 1998 qu’il annonça sa position : open source, bien que commode pour qui voulait mettre en avant les avantages techniques du logiciel libre, encourageait aussi les intervenants à négliger la question des libertés logicielles. Ce problème le forçait à rester fidèle à l’expression « logiciel libre ». Certes, open source évitait la confusion avec « logiciel gratuit », mais il supprimait par la même occasion le sens de « logiciel respectueux de la liberté » et n’avait donc plus d’utilité pour exprimer ce dernier sens. Dans les faits, Raymond et O’Reilly avaient donné un nom à celui des deux « partis politiques » de la communauté qui était dénué d’idéaux – celui que Stallman désapprouvait.
En outre, pour Stallman, l’idée d’open source conduisait les gens à trop rechercher l’appui des entreprises. Or si ce soutien n’était pas mauvais en soi, le rechercher coûte que coûte pouvait conduire à des compromis nuisibles. « Il est bien connu que lors d’une négociation, si vous cherchez désespérément à passer un marché avec quelqu’un, ce marché sera mauvais, explique-t-il. Vous devez être prêt à dire non. »
Récapitulant sa position à la conférence-exposition LinuxWorld en 1999, événement étiqueté par Torvalds lui-même comme événement de coming out de la communauté « Linux », Stallman implora ses confrères de ne pas céder à la facilité apparente de ce genre de compromis. « Parce que nous avons montré ce que nous savons faire, nous ne devons pas être prêts à tout pour travailler avec des entreprises ou compromettre nos objectifs, déclare Stallman lors d’une table ronde. Laissez-les faire leurs propositions, et nous accepterons. Nous ne devons pas changer ce que nous faisons uniquement pour obtenir leur aide. C’est en faisant un pas vers un objectif, puis un autre, et ainsi de suite, qu’on finit par l’atteindre. Ou bien on peut se contenter d’une demi-mesure qui empêchera toute avancée ultérieure, et ne jamais arriver à ses fins. »






Cependant, avant même le salon LinuxWorld, Stallman avait fait preuve d’une tendance croissante à s’aliéner les partisans de l’open source. Quelques mois après le « Sommet du Freeware », O’Reilly avait organisé sa deuxième conférence annuelle sur Perl. Cette fois-ci, Stallman était dans le public.
Durant une table ronde glorifiant la décision d’IBM d’utiliser le serveur web libre Apache dans ses offres commerciales, Stallman, s’emparant d’un micro destiné au public, s’attaqua violemment à John Ousterhout, l’un des participants, et créateur du langage de script Tcl9. Il le qualifia de « parasite » de la communauté du logiciel libre pour avoir commercialisé une version non libre de Tcl via sa propre start-up, Scriptics. Ousterhout avait en effet annoncé que sa société ne contribuerait que le strict minimum nécessaire à l’amélioration de la version libre de Tcl. Juste de quoi, finalement, gagner l’approbation générale pour légitimer ensuite le développement d’une grande quantité de logiciels non libres. Stallman refusait cette position et dénonça les plans de l’entreprise : « Je ne pense pas que Scriptics soit indispendable à la suite de l’existence de Tcl », déclara-t-il, sous les huées des autres membres du public.10
« C’était une scène des plus déplaisantes, se souvient Rich Morin, de chez Prime Time Freeware. John a réalisé des choses plutôt respectables : Tcl, Tk, Sprite. C’est un vrai contributeur. » Malgré sa sympathie pour Stallman et ses idées, Morin comprenait ceux que l’agressivité de ses paroles avaient dérangé.
Stallman quant à lui ne regrette rien : « Ce n’est pas critiquer les logiciels non libres qui est critiquable, mais bien les logiciels non libres eux-mêmes. Ousterhout avait en effet réalisé de belles contributions par le passé, mais le problème était que Scriptics devenait quasiment 100 % un éditeur commercial propriétaire. Durant cette conférence, défendre la liberté revenait à se mettre à dos presque tout le monde. Comme je prenais la parole depuis le public, j’étais limité à quelques phrases. La seule manière de soulever le problème sans qu’il ne soit aussitôt oublié, c’était d’employer des termes forts. »
« Si on me reproche de ‘faire une scène’ lorsque je critique sérieusement la conduite de quelqu’un, alors que Torvalds n’est qualifié que ‘d’impertinent’ lorsqu’il balance des choses encore plus désagréables sur des questions sans intérêt, ajoute-t-il, il me semble qu’il y a alors deux poids, deux mesures. »
Cette critique controversée fit fuir momentanément un autre sympathisant potentiel, Bruce Perens. En 1998, Eric Raymond proposa le lancement de l’Open Source Initiative, dite OSI, une organisation qui régulerait l’utilisation de l’expression open source et en fournirait une définition aux entreprises souhaitant développer leurs propres programmes. Raymond engagea Perens pour en rédiger les termes11.
Perens allait par la suite démissionner de l’OSI, regrettant que l’organisation se soit mise en place en opposition à Stallman et à la FSF. Il reste que, considérant rétrospectivement la nécessité d’une définition du logiciel libre hors du giron de la FSF, Perens comprend pourquoi d’autres hackers aient pu ressentir le besoin de prendre leurs distances. « J’aime et j’admire vraiment Richard, dit Perens. Mais je pense qu’il réussirait mieux s’il était plus mesuré. Et cela passerait notamment par une retraite de quelques mois hors du monde du logiciel libre. »






Toute l’énergie de Stallman ne pouvait contrer la dynamique des partisans de l’open source en matière de relations publiques. En août 1998, lorsque le fabriquant de processeurs Intel acquit des parts de Red Hat, la société qui commercialisait GNU/Linux, un article du New York Times décrivit l’entreprise comme un produit du mouvement « connu alternativement comme logiciel libre et open source »12. Six mois plus tard, un article de John Markoff sur Apple Computer annonçait dans son titre l’adoption du serveur « open source » Apache par l’entreprise.13
Ce dynamisme allait coïncider avec l’importance croissante des entreprises ayant délibérément choisi l’expression open source. En août 1999, Red Hat, qui se prévalait volontiers de cette terminologie, vendait ses actions au Nasdaq. En décembre, VA Linux – anciennement VA Research - voyait sa cotation en bourse battre des sommets historiques. Ouvrant à 30 dollars l’action, la valeur dépassa vite la barre des 300 dollars avant de se stabiliser au niveau des 239 dollars. Les actionnaires ayant eu la chance de s’être engagés au prix de départ et qui étaient restés jusqu’au bout, avaient vu la valeur de leurs titres augmenter de 698 %, un record pour le Nasdaq. Eric Raymond, membre du conseil d’administration, possédait ainsi des parts à valeur de 36 millions de dollars. Cette forte croissance en bourse fut toutefois temporaire, et chuta avec l’explosion de la bulle Internet.
Le message des promoteurs de l’open source était simple : tout ce dont vous avez besoin pour vendre le concept de logiciel libre, c’est de le rendre intéressant pour les entreprises. De leur point de vue, Stallman et le mouvement pour le logiciel libre étaient en lutte contre le marché, tandis qu’eux cherchaient à l’exploiter. Plutôt que de jouer les cancres bannis du lycée, ils préféraient jouer la carte de la popularité, accroissant leur pouvoir par la même occasion.
Si ces méthodes servaient la cause de l’open source, les idéaux du logiciel libre étaient perdants. Tout ce qui avait été fait pour « répandre le bon tuyau » avait occulté la composante du message de départ la plus importante : la liberté comme enjeu éthique. Les effets de cette omission se font sentir aujourd’hui encore : en 2009, presque toutes les distributions GNU/Linux contiennent des logiciels non libres, la version de Linux maintenue par Torvalds contient des firmwares non libres et la compagnie anciennement nommée VA Linux base ses activités sur du logiciel non libre. Plus de la moitié des serveurs web dans le monde tournent avec une version d’Apache, qui est à la base un logiciel libre. Mais combien de ces sites ont-ils recours à une version modifiée non libre distribuée par IBM ?
« Dans ses mauvais jours, Richard croit que Linus Torvalds et moi avons conspiré pour détourner sa révolution, dit Raymond. Son rejet de l’expression open source et sa création délibérée d’un schisme idéologique provient selon moi d’un étrange mélange d’idéalisme et de volonté de défendre son territoire. Certains mettent tout cela sur le compte de son ego. Je ne suis pas de cet avis. La raison en est plutôt qu’il s’associe si personnellement à l’idée du logiciel libre qu’il prend toute menace envers cette idée comme une menace personnelle. »
Stallman oppose : « Raymond dénature mon point de vue. Je ne pense pas que Torvalds ait ‘conspiré’ avec qui que ce soit, pour la bonne raison que ce n’est pas quelqu’un de sournois. Quant à Raymond, son comportement mauvais est flagrant dans ses propos mêmes. Au lieu de répondre à mes arguments sur le fond (et ce, même sous la forme distordue qu’il leur donnait), il en propose une interprétation psychologique. Il attribue à d’autres – sans les nommer – l’interprétation la plus négative de mes actes, pour ensuite prendre ma ‘défense’ en opposant une autre interprétation à peine moins péjorative. Il m’a souvent ‘défendu’ de cette manière. »






Ironie du sort, le succès de l’open source et de ses supporters n’amoindrit pas pour autant le rôle de leader tenu par Stallman, quoique cela créa une certaine confusion sur ce dont il était censé être le leader. Le mouvement pour le logiciel libre n’ayant pas eu la reconnaissance accordée par les entreprises et les médias à l’open source, la plupart des utilisateurs de GNU/Linux n’en ont tout simplement jamais entendu parler, et encore moins de la vision qu’il propose. Ils connaissent les idées et valeurs de l’open source sans même pouvoir imaginer que Stallman en propose d’autres.
Ainsi, aujourd’hui encore, Stallman reçoit régulièrement des messages de félicitations pour sa défense de l’open source, ce qui lui permet, en retour, d’expliquer qu’il n’en a jamais été partisan, tout en saisissant l’occasion d’informer l’expéditeur sur ce qu’est le logiciel libre.
Certains auteurs reconnaissent l’expression « logiciel libre » dans l’emploi de l’acronyme FLOSS, Free/Libre Open Source Software, qui signifie à peu près « logiciel libre et open source ». Toutefois, ils ne reconnaissent souvent qu’un seul mouvement, le « FLOSS », un peu comme s’ils prétendaient qu’il existe aux États-Unis un mouvement « liberal - conservateur »14 Quant à leur perception de ce mouvement supposé unique, elle relève la plupart du temps des seuls arguments de l’open source.
En dépit de ces obstacles, le mouvement pour le logiciel libre parvient parfois à faire entendre sa voix, et continue de croître en termes de chiffres absolus. En ne déviant pas de sa position et en présentant ses idées en opposition à celles de l’open source, il gagne du terrain. « Un des traits de caractères principaux de Stallman est son entêtement, dit Ian Murdock. S’il faut attendre dix ans pour que les gens se rallient à son point de vue, il attendra. »
Murdock, quant à lui, trouve à la fois rafraîchissante et précieuse cette nature inébranlable. Stallman n’est peut être plus le seul et unique leader du mouvement pour le logiciel libre, mais il n’en reste pas moins le guide de la communauté. « On peut être sûr qu’il sera cohérent dans ses idées, dit Murdock. Ce n’est pas le cas de tout le monde, loin de là. Qu’on soit ou non d’accord avec lui, cela est digne du plus grand respect. »


1. En français, le titre pourrait être traduit « Unix, un quart de siècle ! ». Peter Salus, A Quarter Century of Unix, Addison-Wesley, 1994.
2. Voir Peter Salus, « FYI-Conference on Freely Redistributable Software, 2/2, Cambridge », 1995 (archives de Terry Winograd) – http://bat8.inria.fr/%7Elang/hotlist/free/licence/fsf96/call-for-papers.html.
3. G. Steele, E. S. Raymond, The New Hacker’s Dictionary, MIT Press, 1991, 1993, 1996. G. Stelle, The Hacker’s Dictionary: A Guide to the World of Computer Wizards, Harpercollins, 1984.
4. Bien que Linus Torvalds soit finlandais, sa langue maternelle est le suédois. « The Rampantly Unofficial Linus FAQ » l’explique brièvement : une minorité significative (environ 6 %) de la population finlandaise parle suédois. S’appelant eux-mêmes finlandssvensk ou finlandssvenskar, ils se considèrent Finlandais. Nombre de leurs familles ont vécu en Finlande durant des siècles. Le suédois est l’une des deux langues officielles de la Finlande.
5. Il s’agit d’une boîte cylindrique en verre ou en plastique permettant la mise en culture de micro-organismes. Ce dispositif fut inventé par le bactériologiste allemand Julius Richard Petri (1852-1921). – NdT.
6. La loi de Brooks est la forme courte de la citation suivante, tirée du livre de l’auteur : « Puisque la fabrication de logiciels est intrinsèquement le fruit de l’effort conjugué de différents systèmes – un exercice d’interactions complexes – l’effort de communication est grand, et il contrebalance rapidement la diminution du temps de travail individuel rendue possible par le partage des tâches. Au lieu de réduire les délais, ajouter plus de personnel les allonge. » Voir [Brooks, 1995].
8. Voir Malcolm Maclachlan, « Profit Motive Splits Open Source Movement », TechWeb News (26 Août 1998). http://content.techweb.com/wire/story/TWB19980824S0012.
9. Tool Command Language (abrégé en Tcl).
10. Maclachlan, op. cit.
14. Note de Richard Stallman – Aux États-Unis, le mouvement liberal promeut la sécurité sociale, la réglementation de l’économie au bénéfice de l’intérêt général, la jouissance des droits de l’homme pour tous et des relations internationales paisibles.



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