GKND (tome 3) : Licence de la vie

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Logiciel libre et marketing sont ils conciliables  ? Notre héro de geek est-il condamné errer sur le long chemin des libertés logicielles  ?

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Les définitions illustrées du Geektionnerd, placées sous licence Creative Commons, réunissent depuis plusieurs années des lecteurs réguliers. Ces billets font intervenir un héros des temps modernes, appelé «  le Geek  », issu d’un mélange entre l’inspiration personnelle de l’auteur et sa biographie d’informaticien passionné de sciences et de nouvelles technologies. Cependant, d’autres personnages sont venus apporter une variation du même archétype  : «  le Nerd  » (avec les lunettes), que l’on pourrait définir comme une sorte de geek asocial, et plus tard «  la Geekette  », une version féminine (mais pas forcément féministe).

Nos trois amis sont en période de partiels et ont pour projet d’assister à une conférence du célèbre Richard Stallman. Sauf que l’instigateur du mouvement du logiciel libre ne fait pas l’unanimité chez leurs camarades d’amphi et qu’un certain «  Corporate Club  » va tout faire pour leur mettre des bâtons dans les roues (au sens propre comme figuré).


Titre : Geektionnerd (tome 3). Licence de la vie
Licence : Creative Commons By Sa
Prix : 12 EUR
ISBN : 978-2-9539187-6-2
Première édition : Mars 2012, Framasoft
Format : 210 x 270 mm
Nombre de pages : 54


photo Gee
Simon Giraudot est l’auteur du blog Geektionnerd.net et sévit aussi sur le Framablog, où son univers et son style ne manquent jamais d’apporter un brin d’humour geek sans toutefois se réserver aux seuls initiés.

Le format des articles de blog ne permettant pas un développement approfondi de ces personnages, Simon Giraudot a décidé de livrer page par page les planches qui formèrent petit à petit la série GKND, encouragé par les commentaires de ses lecteurs.


Interview de l’auteur

Par Julien

FB – Raconte-nous un peu ce qui arrive à nos trois geeks préférés dans cette nouvelle aventure ?

Gee – L’histoire se passe à peu près 4 mois après la précédente. Les trois amis sont en période de partiels et ont pour projet d’assister à une conférence du célèbre Richard Stallman. Sauf que l’instigateur du mouvement du logiciel libre ne fait pas l’unanimité chez leurs camarades d’amphi et qu’un certain « Corporate Club » va tout faire pour leur mettre des bâtons dans les roues (au sens propre comme figuré).

FB – Penses-tu que l’on pourra réconcilier le « Corporate Club » avec les libristes ? Le marketing ne serait-il pas finalement l’avenir du logiciel libre ?

Gee – Le « Corporate Club » est le Némésis des trois protagonistes : en cela, il est opposé en tous points à leur philosophie libriste. Ce qui le rend forcément un peu caricatural. Le mot corporate est une pirouette pour ne pas cibler une entreprise particulière (Microsoft ou Apple, par exemple). Ce que je vise, c’est l’état d’esprit selon lequel la valeur d’un service informatique ne se peut se créer qu’en dissimulant son fonctionnement ou qu’en exerçant un contrôle sur l’utilisateur.

En soit, ce n’est donc pas une charge contre les entreprises en général. Certaines savent très bien concilier logiciel libre et marketing, on pourrait citer Red Hat, qui fait beaucoup pour GNU/Linux, ou même Google dans ses bons jours (on aimerait qu’il soit plus souvent dans ses bons jours, d’ailleurs). Mais le chemin est long, la plupart des entreprises acceptent l’idée de l’Open Source mais pour des raisons purement opportunistes : bonne image, maintenance bon marché si les utilisateurs rapportent les bugs, voire développeurs bénévoles si une communauté se créer… C’est déjà un pas en avant, mais c’est mettre de côté l’aspect éthique du logiciel libre qui est, à mon avis très personnel et très subjectif, fondamental. Après, est-ce qu’une entreprise peut adopter une telle éthique pour autre chose que « faire de la com’ », c’est toute la question…

FB – Tu trolles beaucoup sur Java dans ce tome 3. Un mauvais souvenir de tes études ?

Gee – Héhé, en quelque sorte. Quand tu as appris à programmer avec du bon vieux C, le choc est rude lorsque tu as ton premier cours de Java. J’ai souvenir des interfaces Swing où il fallait faire un nombre incalculable d’allocations mémoire pour poser 3 pauvres boutons… Et l’impression d’être poussé à programmer comme un sagouin, sans se soucier de ce qu’il se passe sous le capot. Ça a aussi des avantages, bien sûr, mais faciliter la vie du développeur ne veut pas dire faciliter celle de l’utilisateur.

C’est un peu facile, mais j’aime assez tacler Java sur sa lourdeur, sa lenteur, sa gestion de la mémoire. etc. En général les lecteurs comprennent bien, c’est une source inépuisable de vannes. Mais je ne voudrais pas cracher dans la soupe, Java, c’est aussi un outil génial pour faire des programmes multi-plateforme, sans parler de l’API qui est énorme et bien documentée. Qui aime bien châtie bien !

FB – Alors, dis-nous, est-ce que le geek va finalement réussir à se taper la geekette dans cet épisode ?

Gee – Haaaa ça… Il faudra lire le bouquin pour le savoir ! Oui je sais, ça fait argument de vente foireux, surtout quand le PDF est gratos. Je te répondrais par une autre question : est-ce que Ted rencontre la mère de ses enfants dans l’épisode 3 d’How I met your mother  ?

FB – J’imagine que le prochain tome est déjà en préparation. Après une aventure en montagne et une conférence de RMS, que peut-il encore arriver à nos héros ? Iront-ils manifester contre ACTA après avoir été obligés d’aller voir sur Facebook si un événement est organisé dans leur ville ?

Gee – Effectivement, j’ai commencé à écrire le scénario du tome 4 il y a quelques jours (j’avais le synopsis dans un coin de ma tête depuis un bon moment). Et il peut arriver encore beaucoup de choses à nos 3 héros, tu n’as pas idée… Allez, un tout petit spoiler : l’histoire du prochain tome risque de flirter très légèrement avec de la science-fiction. Et c’est marrant que tu parles d’ACTA, car sans y être totalement dédié, ce tome abordera ce genre de problématique. Après un tome 3 très axé sur le logiciel libre, un tome 4 sur la culture libre en général ? Ce n’est pas à l’équipe de Framasoft que j’apprendrai que « ce serait peut-être l’une des plus grandes opportunités manquées de notre époque si le logiciel libre ne libérait rien d’autre que du code »…